EUROPE : Nos propositions de soutien à la filière vins et
eaux-de-vie d’AOC et d’IGP

Nos 4 priorités pour renforcer les vins AOC et IGP dans le projet européen : la prochaine PAC comme Cap !

Dans le paysage européen, la viticulture ne se résume pas seulement à une activité agricole, mais incarne un héritage culturel et un savoir-faire millénaire.

Alors que les élections européennes approchent, nous mettons en lumière les enjeux et les aspirations de la filière viticole et partageons nos principales propositions pour soutenir et renforcer cette filière emblématique de l’Europe.

Priorité n°1

Maintenir des règles spécifiques pour la viticulture dans la prochaine PAC.

La viticulture ne relève pas d’une simple production agroalimentaire, le vin et les eaux-de-vie ne sont pas le fruit d’une recette. La vigne est également une plante pérenne dont le cycle de vie s’étend sur un temps long (3 à 5 ans). Les règles spécifiques à la viticulture (potentiel de production, mesures de marché, politique de qualité, étiquetage, pratiques œnologiques) permettent ainsi de garantir la qualité et l’authenticité des produits AOP, IGP aux consommateurs.

L’encadrement réglementaire spécifique via la PAC est donc essentiel pour notre secteur. Nous demandons que nos spécificités soient maintenues dans la prochaine PAC (comme le dispositif de régulation des plantations) et non ne pas être noyés dans une réglementation horizontale. Mais nous devons aussi bénéficier d’outils de gestion du potentiel de production (comme l’arrachage) afin de réguler nos marchés.

Priorité n°2

Reconsidérer nos vins
AOC/IGP comme les pierres angulaires
de la politique de qualité et donc de durabilité : généraliser le principe pas d’interdiction sans solution.

Les vins AOC et IGP sont les seuls à bénéficier d’une définition de la durabilité dans les textes européens. Ils doivent être considérées par les autorités publiques européennes et nationales comme des leviers incontournables pour développer et engendrer des pratiques durables.

Nous demandons à renforcer les relais financiers, réglementaires et politiques dans la prochaine PAC pour soutenir la filière dans la recherche et l’innovation orientée vers la transition agroécologique.

Priorité n°3

Concilier compétitivité des exploitations européennes et protection de l’environnement.

La vigne est une culture pérenne qui nécessite plusieurs années avant de produire des raisins (5 ans) et dont les investissements en plantation sont longs à rentabiliser. La mise en place de zones sensibles contribuerait à geler la production de vin sur des milliers d’hectares. Nos vignerons ont besoin que les mêmes règles du jeu soient appliquées entre les pays membres de l’UE.

Nous demandons à être préservés de la concurrence déloyale et donc de contraintes réglementaires supplémentaires entre les pays membres. Par ailleurs, nous demandons un soutien financier aux régions viticoles en difficultés.

Priorité n°4

Défendre la culture du vin et la modération : la santé n’est pas notre ennemie.

Le vin est passé de consommation alimentaire à une consommation plaisir et occasionnelle. La filière vitivinicole est unie pour lutter contre la consommation excessive de vin et s’est aussi engagée à mieux informer le consommateur via l’obligation d’étiqueter les ingrédients et la déclaration nutritionnelle des vins depuis le 8 décembre 2023.

Nous demandons de continuer à focaliser les politiques publiques européennes sur la réduction de la consommation excessive de vin et non sur l’apposition de messages sanitaires européens.

Pourquoi l’Europe est si importante pour la filière viticole sous indications géographiques (AOC et IGP) ?

A travers la Politique Agricole Commune (PAC), l’Europe définit la plupart des règles qui intéressent la vie des exploitations et la gestion de la filière. Outre les mesures de gestion du potentiel de production et de gestion de marché, les vignerons bénéficient par ailleurs d’une enveloppe spécifique d’aides (à l’instar de la restructuration du vignoble, la politique de promotion et d’investissements, etc).

En somme, tout se décide à Bruxelles pour la viticulture ! 

L’appui des députés européens a donc été décisif pour notre secteur sous la dernière législature (réforme de la PAC, rejet du règlement SUR, réforme des Indications Géographiques, rapport BECA…)

Le vin, un atout majeur pour renforcer l’Europe

  • 1er producteur mondial de vin : l’Europe produit 61% de la production mondiale, 150 millions hl (données OIV 2023)

  • Près de la moitié de la superficie mondiale : 3,2 millions d’hectares de vignes cultivées en UE.

  • 2,2 millions d’exploitations agricoles cultivent la vigne en 2020 en Europe.

  • Près de 80% de la superficie viticole de l’UE est consacrée à la production de vins de sous signe de qualité (vins AOC et IGP).

  • 17 milliards d’euros d’exportations UE hors UE : 11 milliards d’euros de contribution à la balance commerciale européenne. Le vin européen est l’un des produits agricoles européens les plus exportés en dehors de l’UE.

  • 16 États membres viticoles : Espagne, France et Italie représentent ensemble 77% de la superficie viticole de l’UE).

… Mais une Europe qui s’affaiblit ?

  • Sous la dernière législature, nous avons assisté à la fragilisation progressive de notre cadre règlementaire. Le « statut » de la viticulture sous indications géographiques (AOC-IGP) et la place du vin ont également été remis en cause.

  • À cela s’ajoute une baisse structurelle de la consommation de vins : -7% de consommation de vin en 10 ans (2013-2023) : soit 11 millions d’hectolitres en moins.

Un soutien des pouvoirs publics nationaux, européens mais aussi de l’opinion publique est essentiel pour continuer à enrichir et faire vivre cette politique viticole de qualité qui fait la force de l’Europe.